Encore très souvent négativement perçue par le reste de l’entreprise, la fonction Hygiène, Sécurité et Environnement doit apprendre à valoriser ses actions autour des opportunités plutôt que des contraintes, dans une démarche de communication interne comme externe.
HSE, une discipline synonyme de contraintes
Au sein des entreprises, les personnes en charge de l’HSE ne sont pas toujours considérées à leur juste valeur. Chargées de mettre en place les politiques de respect des règles de sécurité, de santé et de protection de l’environnement, et de contrôler qu’elles sont bien respectées, elles sont souvent perçues comme des « empêcheurs de tourner en rond » au sein des unités de production, voire au siège social. Pourtant, leurs missions contribuent à réduire le nombre d’accidents du travail et les risques industriels. L’inflation des normes et des réglementations ne sont sans doute pas étrangères à cette perception négative da la fonction, qui est parfois même partagée par les responsables HSE eux-mêmes.
Cette vision est (un peu) caricaturale et dépend naturellement de l’entreprise, de son secteur d’activité ou encore de son « passif » en la matière. Ainsi, les entreprises industrielles ou du secteur de la chimie ont été les premières à être sensibilisées aux enjeux de l‘HSE. Tandis que le secteur de l’agroalimentaire a d’abord abordé le sujet sous l’angle de l’hygiène alimentaire, notamment sous la pression des consommateurs. D’autres entreprises ont commencé à mettre en place une politique HSE suite à des événements malheureux. Enfin, les expériences vécues par le responsable HSE peuvent également avoir une incidence sur les règles mises en œuvre en matière de prévention des risques professionnels et environnementaux.
D’une logique de contraintes à une logique d’opportunités
Trop souvent, l‘HSE se cantonne encore à la conformité réglementaire. Cette approche contrainte, que l’on pourrait qualifier de premier niveau de l‘HSE, est de plus en plus complétée par une logique plus positive, de réduction des risques et donc des coûts. Mais l‘HSE est rarement appréhendée sous l’angle de la création de nouvelles opportunités, comme une discipline contribuant à la valorisation de la marque et les produits, à la compétitivité et la pérennité de l’entreprise, voire à l’amélioration de la cohésion des équipes autour d’une marque employeur vertueuse.
Pour que l‘HSE soit considérée par la direction générale et les autres directions opérationnelles comme un potentiel levier de création de valeur, il est indispensable qu’elle dépasse la logique d’expertise et de normes dans laquelle elle s’est jusque-là souvent cantonnée. Cela nécessite de valoriser les investissements et les démarches entreprises ainsi que les opportunités qui en découlent.
La nécessaire valorisation de la fonction auprès du comité de direction
Cette valorisation passe par la mise en place de dispositifs de communication pour faire évoluer la perception de la fonction HSE, en interne mais aussi en externe. Pour être efficaces, ces dispositifs doivent s’appuyer sur des réussites et des indicateurs factuels pour mesurer les avancées. Il ne sera plus question de se limiter aux indicateurs obligatoires, tels que le taux d’accident du travail par exemple, mais de choisir des indicateurs permettant de valoriser la fonction : par exemple, le nombre d’accidents du travail ou industriel évités ou, dans le domaine environnemental, la réduction de la pollution autour de tel ou tel site et ses effets bénéfiques sur la santé des riverains et la biodiversité, la diminution des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle d’un groupe, etc.
Pour valoriser leurs actions, les résultats et les success stories les plus pertinentes auprès des comités de directions, les responsables HSE n’ont-ils pas, à l’avenir, tout intérêt à se rapprocher des équipes en charge de la communication ?
Par Bernard Fort, président de Tennaxia